
Hygiène menstruelle
Risques potentiels liés à une mauvaise gestion de l’hygiène menstruelle
Il semble que le risque d’infection (notamment d’infection sexuellement transmissible) soit plus élevé durant la menstruation : le bouchon muqueux présent au niveau du col de l’utérus est expulsé pour permettre au col de s’ouvrir et de laisser passer le flux menstruel, ce qui, en théorie, peut permettre aux bactéries de remonter dans l’utérus et la cavité pelvienne. En outre, le pH du vagin est moins acide durant les règles, ce qui augmente le risque de mycose vaginale (candidose).
Certaines pratiques sont plus susceptibles d’augmenter le risque d’infection.
- L’utilisation de chiffons sales — notamment leur insertion dans le vagin — peut introduire ou favoriser la prolifération de bactéries indésirables et l’apparition d’une infection. Certaines femmes et filles essaient également d’introduire dans leur vagin des serviettes hygiéniques roulées.
- L’utilisation prolongée de la même serviette hygiénique et la douche vaginale (injection forcée d’un liquide dans le vagin, qui perturbe l’équilibre de la flore vaginale) augmentent également le risque d’infection.
- L’essuyage de l’arrière vers l’avant après la défécation ou la miction peut entraîner une contamination par des bactéries anales pathogènes telles qu’Escherichia coli (E. coli).
- Le risque de transmission (ou parfois, de contraction) d’infections transmissibles par le sang (VIH, hépatite B, etc.) durant les rapports sexuels non protégés est également plus élevé durant les règles : en effet, la concentration du VIH et du virus de l’hépatite B est extrêmement élevée dans le sang et plus faible dans les autres liquides biologiques, tels que le sperme et les sécrétions vaginales.
Par conséquent, il est très important de pratiquer une bonne hygiène menstruelle. Les sécrétions vaginales peuvent prendre divers aspects : clairsemées et translucides, épaisses et crémeuses, ou longues et filantes. Elles prennent naturellement une apparence laiteuse et/ou jaunâtre sur les vêtements une fois séchées. Généralement, leur texture change selon les phases du cycle menstruel, mais également en cas d’excitation sexuelle et émotionnelle, de grossesse ou de prise d’une pilule contraceptive orale, par exemple.
Des sécrétions vaginales anormales peuvent être le signe d’une infection, notamment :
- les pertes accompagnées de démangeaisons, d’irritations ou de douleurs ;
- les pertes abondantes prolongées ;
- les pertes blanchâtres et grumeleuses (ressemblant à du lait caillé) ;
- les pertes grises/blanches ou jaunes/vertes dégageant une odeur désagréable.
Risques sanitaires liés aux produits et matériaux d’hygiène menstruelle
Les produits d’hygiène fabriqués par les grandes multinationales sont généralement soumis à des tests rigoureux pour éviter les réactions d’hypersensibilité. De telles réactions peuvent toutefois se manifester chez certaines femmes et filles présentant une hypersensibilité, notamment en cas de friction ou d’exposition prolongée de la peau à l’humidité. Certaines utilisatrices sont allergiques aux additifs présents dans les produits commercialisés afin de masquer les odeurs et/ou améliorer l’absorption. Les grands fabricants ne cessent d’améliorer leurs produits (absorption, acceptabilité), toutefois, ces derniers demeurent inabordables pour de nombreuses femmes et filles.
Les produits de fabrication locale sont souvent moins onéreux et conviennent à la plupart des femmes.
L’utilisation de tissus usagés, rêches, humides ou non absorbants, ou le fait de ne pas changer assez souvent de protection hygiénique, peuvent provoquer des irritations au niveau du vagin ou des cuisses. Une infection peut se produire en cas de lésion cutanée. Le syndrome du choc toxique est provoqué par une toxine produite par la bactérie Staphylococcus aureus. Il peut entraîner rapidement une hypotension artérielle sévère et intraitable et une défaillance multiviscérale. La bactérie est très répandue sur la peau et dans les muqueuses du nez et de la bouche, par exemple. Il s’agit d’une affection rare, mais mortelle dans un petit nombre de cas (5 %). Le syndrome du choc toxique peut être dû à l’utilisation de tampons hygiéniques et de moyens de contraception intravaginaux. Il peut également se produire en cas d’abcès cutané, d’intervention chirurgicale et après l’accouchement. Il est imputable à la gestion de la menstruation dans environ 50 % des cas.
Conseils pour aider les femmes et les filles à rester en bonne santé pendant leurs menstruations
- Parles-en à d’autres filles et femmes, par exemple, ta mère, ta sœur, ta tante, ta grand-mère, tes amies ou une Bajenu gokh.
- Même si cela te fait peur, ne t’inquiète pas s’il y a du sang sur tes sous-vêtements. Ces saignements sont tout à fait normaux et naturels.
- Si tu es à l’école, parles-en à l’infirmière scolaire, à une enseignante ou à une autre élève.
- Sois fière de toi ! Ton corps est en train de devenir celui d’une jeune femme.
- Mets un linge, une serviette, une bande de coton ou du papier absorbant dans ton sous-vêtement.
- N’introduis jamais ces protections hygiéniques dans ton vagin.
- Change le linge, la serviette, la bande de coton ou le papier absorbant toutes les deux à six heures, ou plus souvent si tu s
- Range tes protections réutilisables usagées dans un sac en plastique. Lave-les à l’eau chaude et au savon. Fais-les sécher au soleil ou avec un fer à repasser.
- Emballe proprement tes protections jetables usagées(serviettes, coton ou papier absorbant) ou ton linge menstruel dans du papier avant de les jeter. Dépose-les dans la poubelle afin qu’ils soient éliminés avec les autres déchets ou incinérés.
- Ne jette pas tes protections hygiéniques dans les latrines. Cela risque de poser des problèmes lors de la vidange de la fosse ou, si les toilettes sont munies d’une chasse d’eau, d’obstruer les canalisations.
- Veille à faire une toilette intime tous les jours (matin et soir si possible) avec de l’eau et du savon.
- Emballe tes serviettes et linges non utilisés dans du tissu ou un sac en plastique afin qu’ils restent propres jusqu’à leur utilisation.
- Essuie-toi avec un linge. Mets une serviette, un linge, une bande de coton ou un tissu propres dans ton sous-vêtement.
- Veille à t’essuyer de l’avant vers l’arrière après la défécation.
- Ne prends jamais de douche vaginale (rinçage du vagin avec de l’eau).
- Place une bouteille d’eau chaude sur ton ventre pendant que tu te reposes.
- Essaie de conserver une activité physique et de faire de l’exercice.
- Tu peux prendre des antalgiques toutes les quatre à six heures les jours les plus douloureux. Renseigne-toi auprès d’un médecin ou d’un pharmacien.