
Des signes à prendre en compte
Il n’y a pas de santé sans santé mentale.
On a longtemps pensé que la santé était l’absence de maladie. La santé mentale serait donc l’absence de maladie psychique, de maladie de l’âme (par opposition aux maladies du corps). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné de la santé une définition plus positive et plus exigeante : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » (1).
Selon l’OMS: « une bonne santé mentale permet aux individus de se réaliser, de surmonter les tensions normales de la vie, d’accomplir un travail productif et de contribuer à la vie de leur communauté »
Savoir accepter de l’aide lorsqu’on en a besoin, c’est aussi une preuve de maturité et d’autonomie.
Savoir que l’on souffre moralement et psychiquement est souvent évident : on est triste, désespéré-e, angoissé-e, épuisé-e, on a des idées noires. Mais parfois on n’a pas vraiment conscience de sa propre souffrance. Alors certains signes peuvent nous alerter (ou alerter nos ami-es, notre famille) sur ce mal-être :
On peut être incapable de faire face aux tâches de la vie quotidienne ou aux exigences des relations avec autrui:
- impossibilité de se rendre au collège, au lycée ou dans un autre lieu de formation, ou à son travail
- difficultés à entrer en contact avec les autres
- problèmes d’ordre sexuel
Parfois, c’est la répétition d’une même situation qui peut alerter:
- accumulation de douleurs physiques, d’accidents ou de maladies
- troubles du sommeil persistants
- succession d’échecs (par exemple aux examens)
Des actes agressifs ou destructeurs fréquents contre soi-même:
- consommations excessives ou à risque d’alcool, de cannabis ou d’autres drogues illégales, de tabac, de médicaments ou bien de jeux vidéo, de jeux d’argent, de sexe…
- blessures volontaires (scarifications)
- restrictions alimentaires excessives (troubles anorexiques) ou excès alimentaires boulimiques (accompagnés ou non de vomissements provoqués)
- tentatives de suicide
- prises de risques variées (sur la route ou dans des sports extrêmes)
- Des actes agressifs contre les autres
- toutes les conduites délinquantes (vols, agressions physiques ou harcèlements infligés à autrui…)
Si ces signaux d’alerte se répètent, s’accumulent et durent plus de 6 mois, cela indique que ta santé est en danger, et qu’il faut chercher l’aide de professionnels.
Des actes agressifs ou destructeurs fréquents contre soi-même:
- doutes sur la « normalité »: à l’adolescence, il est fréquent de s’interroger sur sa propre normalité (développement pubertaire, apparence physique, fonctionnement mental, sentiments)
- interrogations sur son orientation sexuelle (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité)
- interrogations sur son identité sexuelle (je ressemble à une fille mais je me sens plus garçon, ou l’inverse)
On peut aussi décider de se faire aider si on a subi un traumatisme dont le souvenir ou les conséquences font souffrir
- maltraitance physique actuelle ou passée
- agressions physiques, sexuelles, viol, récents ou anciens
- harcèlement moral ou physique, chantage
- mariage forcé
Que faire ?
À son entourage : parent, ami, professeur… pour ne plus être seul-e avec sa souffrance.
À des professionnels de santé : infirmière scolaire, assistant-e social-e, médecin traitant, psychologue, psychiatre… pour prendre de la distance par rapport à ses problèmes, trouver des solutions et aller mieux.