Connaître les troubles psychique 

Si les signes de mal-être s’installent durablement, si la souffrance psychique devient intense, ou si votre entourage et les professionnels sont très inquiets, peut-être est-ce le signe de troubles psychiques plus importants, pour lesquels vous avez besoin de soins. 

Tout au long de la vie, peut-être plus particulièrement à l’adolescence, il y a des périodes où l’on n’a pas le moral, où rien ne va comme on le voudrait. On peut même parfois penser à la mort. Ces interrogations, dérangeantes, douloureuses, permettent aussi de réfléchir à ce qu’on vit, à ce qu’on voudrait vivre et aux choix que l’on veut faire. 

Mais on peut aussi ressentir une réelle dépression : on n’arrive plus à sortir de ces pensées négatives, on ne se sent plus capable d’affronter la situation dans laquelle on vit. 

Tout devient douloureux, les plaisirs habituels de la vie s’effacent, on ne s’aime pas, les contraintes du quotidien semblent insurmontables, même les attentions de l’entourage deviennent pénibles. Aux échecs s’ajoutent des échecs : c’est le cercle vicieux de la dépression. La dépression peut être masquée par un côté agressif, irritable, ou être plus visible avec une tristesse, des larmes, un isolement, qui durent dans le temps. 

Le corps souffre aussi, avec fréquemment des symptômes physiques qui se multiplient : quasiment toujours des insomnies, et une augmentation de consommation de produits pour tenter d’échapper à la souffrance morale (tabac, cannabis, alcool, médicaments…). 

Il existe des traitements efficaces pour soigner la dépression : une psychothérapie et, si besoin, des médicaments anti-dépresseurs, prescrits par un médecin.

Tout le monde peut ressentir de la peur, de l’anxiété ou de l’angoisse face à des épreuves de la vie, un examen, l’attente de résultats ou d’un rendez-vous, etc. Lorsque ces peurs deviennent intenses et irraisonnées et qu’elles ont des conséquences sur la vie quotidienne, on parle de trouble anxieux. 

  • Le trouble anxieux généralisé est un état d’anxiété permanente et de soucis excessifs, par rapport à tous les moments de la vie quotidienne (affective, familiale, sociale), et qui dure plus de 6 mois. 
  • La phobie est une peur intense et irraisonnée déclenchée par une situation ou un objet qui ne sont pas dangereux. La peur disparaît en dehors de l’objet ou de la situation. 
  • Il est banal d’avoir des manies ou des rituels pour les gestes du quotidien (vérifications, lavages, comptage…). Quand on ne peut plus s’en empêcher et que l’on ressent un grand malaise si on ne peut pas faire ces gestes et rituels, on parle alors de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), qui envahissent plus ou moins la vie quotidienne. 

Il existe des traitements efficaces pour soigner les troubles anxieux : hygiène de vie (diminuer café, thé, alcool et tabac, faire du sport…), relaxation, psychothérapies et, si besoin, des médicaments, prescrits par un médecin. 

Les jeunes garçons peuvent être touchés, mais il s’agit plus souvent de jeunes filles.

Les deux principaux sont l’anorexie mentale et la boulimie. Ces troubles peuvent sembler assez banals au début, parce qu’ils sont modérés ou parce qu’ils sont en partie cachés à l’entourage.

L’anorexie est une restriction volontaire des apports alimentaires qui répond à un souci de contrôle du poids et des formes du corps. D’un petit régime « maillot de bain » d’avant l’été, la situation évolue rapidement vers une obsession de maigrir toujours plus et une volonté de maîtriser ses besoins alimentaires. Il y a souvent une augmentation de l’activité physique et sportive en dépit de l’amaigrissement, un surinvestissement du travail scolaire, et surtout un isolement progressif, avec de moins en moins de relations avec les autres. Chaque repas pris en commun devient pénible pour la personne malade, qui préfère cacher ses manies alimentaires, et tout autant pour l’entourage qui supporte mal de voir ce comportement alimentaire qu’il ne comprend pas.

L’évolution de l’anorexie est souvent longue et la guérison n’est pas toujours complète. C’est pourquoi il est essentiel de réagir vite face à ces troubles pour éviter leur chronicisation et leur aggravation.

La boulimie est définie par des accès de fringale irrésistibles où la personne mange rapidement, sans pouvoir s’arrêter, des quantités de nourriture très importantes, jusqu’à en avoir mal au ventre. Ces crises peuvent être suivies de vomissements spontanés ou provoqués et entraînent généralement un sentiment de grande culpabilité et de souffrance morale.

Cette situation est bien différente des grignotages banals ou des compulsions alimentaires ciblées (ex. chocolat).

Le traitement des troubles alimentaires nécessite une bonne collaboration entre la personne concernée, ses parents et l’équipe soignante, pour des soins médicaux et psychologiques adaptés.

L’anorexie et la boulimie sont des maladies graves, car elles peuvent entraîner de nombreux problèmes physiques (dents qui s’abîment, manque d’éléments nutritifs essentiels à l’organisme, arrêt des règles, dérèglements métaboliques…) qui peuvent parfois aller jusqu’à la mort.

Dans certaines situations de grand désespoir, de dépression, de crise, on peut avoir l’impression de ne pas pouvoir s’en sortir et avoir des idées suicidaires. On peut alors penser, à tort, que le suicide pourrait résoudre tous ses problèmes, faire cesser la souffrance et aider à sortir de l’impasse. Avoir des idées de suicide est le signe d’un mal-être profond. C’est un signal d’alarme qui doit amener à demander de l’aide, parfois en urgence.